hafid aggoune



---R E V E- 7 8

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quatrième de couverture---------------------
interviews de l'auteur---------------------


« Ce qui reste immobile est déjà pétrifié. »

------------------------------------------------------Janet Frame


C'est un jeune garçon et sa mère que révèle une photo prise au bord de l'océan durant l'été 78. Le garçon a maintenant trente-quatre ans et contemple ce cliché qu'il a toujours possédé sans vraiment y faire attention. Il s'ensuit une évocation ardente, nostalgique et tendre de cette mère dont il fut séparé par un exil forcé en Algérie qui dura deux années. Comment a-t-il grandi ? Comment, alors qu'il est à l'aube d'avoir un enfant, s'est-il arrangé avec ce manque, cette absence ? C'est au prix de cette introspection, de ce retour vers l'enfance, et seulement à ce prix, qu'il consent à devenir père.






PRESSE





Lire l'article dans la revue Traversées (mai 2013)






"C'est du surgissement d'une photo qu'est né Rêve 78, le très beau roman autobiographique d'Hafid Aggoune. Une photo d'été, datée, aux couleurs passées, que l'on découvre en couverture du livre. Dans une robe baignée de soleil, une femme se tient droite, sourire timide aux lèvres, le bras tendu au-dessus de la tête d'un petit garçon qui mime l'objectif en train de le prendre. Un livre ne prévient pas, écrit Hafid Aggoune. Il arrive sans être désiré, un passé indéfini, un avenir infini. C'est le bouleversement." Alors qu'il feuilletait un vieil album de photos, son regard s'est posé sur elle et lui, la mère et l'enfant. Soudain, le temps s'est arrêté. Une brèche s'est ouverte en lui par laquelle sont remontés les souvenirs, les mots et les sensations d'une enfance en exil. Une enfance douloureuse qu'évoque tout en pudeur Hafid Aggoune, par la voix de son double, Hervé Babel. Un nom comme un clin d'œil à ses origines multiples : française, marocaine par sa mère et algérienne par son père. A 34 ans, Hervé, poète et écrivain, est sur le point d'être père. Alors que l'accouchement est imminent, face aux peurs et aux doutes qui l'assaillent, il choisit de s'éloigner "l'espace" d'un très court livre, et part à Casablanca. Lieu même de la photo. "J'ai su que, malgré les années, la vie d'adulte, les débuts prometteurs, tout était là, sur ce rectangle de papier vieux de trente ans." Délaissant ses plus fidèles amis, les livres, il emporte avec lui cette image d'un bonheur, d'un amour retrouvé auprès de sa mère. Une "Mère courage" dont rien ne laisse percevoir, sur le cliché, les douleurs d'une vie de peine et de labeur. Elevée dans une famille nombreuse qui la maltraite, se sert d'elle comme d'une bonne, elle est mariée à 15 ans à un inconnu qui, de Casablanca, l'entraîne en France, à Saint-Etienne. Pauvre mais libre, elle devient épouse et mère d'un petit garçon que son mari, homme colérique et violent, décide d'envoyer en Algérie, dans sa famille, pour quelques semaines. Les semaines deviennent des mois, des semestres, qui s'emparent d'elle, la rongent, la rendent exsangue et la poussent au pire. Deux années aussi d'une solitude douloureuse pour le petit garçon qui n'a conservé que le souvenir d'une mère douce et protectrice. Et aussi les échos prégnants d'une langue, mélange d'arabe et de kabyle, "tuant à petit feu ma langue maternelle, le français, ma mère, la France". Près de l'océan, dans le flux et le reflux de la mémoire, remontent une à une les réminiscences heureuses et malheureuses. Celle de cet été 78, lumineux et sensuel au Maroc, où après le retour de l'enfant, la mère et le fils se retrouvèrent pour renaître chacun à la vie. Celle de ce père "monstrueux", violent parce qu'apeuré par le monde, incapable d'exprimer son amour, qui pourtant lui transmettra le goût des livres, son "sauve-qui-peut". "Entre les lignes, je ne voyais pas des mots ou une histoire, je voyais au-delà ce qui m'avait manqué dans ce long tunnel sans lumière et sans mère, cette longue apnée sans ma langue maternelle. (...) Les livres de mon enfance avaient la forme évanescente des elfes, (...) ils emménageaient dans mon corps et mes pensées avec le sentiment durable d'une appartenance au monde des vivants, une présence, une certitude d'exister. Plus tard, en écrivant, je ne ferai que poursuivre la voie où j'ai posé le regard et des pas imaginaires d'enfant, à la recherche de ma propre voix." Une voix douce, apaisée, qui dit à mots comptés et mélancoliques les douleurs et les maux d'une déchirure fondatrice d'où s'élève, plus qu'un hommage fervent à une mère, une profession de foi en l'écriture."

Par Christine Rousseau, Le Monde des livres Christine Rousseau (30 janvier 2009)







"La photo, mordorée par le temps, figure en couverture du livre. Une femme sur la plage, épaulant son petit garçon sans le toucher. « On dirait la limite du monde, un lieu qui n'existe pas. Ce n'est pas un pays, ni une ville, ni une côte précise. Ce n'est pas le Maroc, Casablanca ou l'Atlantique. C'est l'ailleurs de l'ailleurs. » Les pieds de la mère et du fils sont coupés par le bandeau blanc du titre et de l'auteur, mais qu'importe, les lois de l'apesanteur n'existent pas dans ce petit livre flottant et captivant sur ces remontées de magma intérieur qu'on appelle amour maternel.
Hafid Aggoune se livre à un commentaire d'image d'une grande délicatesse, rendant sa place à chacun pour que l'horizon, auquel ils tournent le dos sur le cliché, se dégage définitivement. Belle comme une apparition, la mère fut surtout une grande absente, dont le livre sonde les mystères, dans une langue simple, paisible et rapide. Affleure alors la raison d'être de ce court récit, humble et consolant : « L'écriture m'apprend à vivre avec le poids de ces années blanches. Phrase après phrase, leur amertume se disloque sous les coups de sonorités silencieuses, la mélancolie se mue en souffle, la tristesse est changée en élan vers le monde."

Par Marine Landrot, télérama (n° 3082 - 7 février 2009)







"Il est de petits livres qui émeuvent grandement. Rêve 78 en fait partie. Une photo, témoin de retrouvailles entre une mère et son fils, donne le point de départ de ce récit : l’introspection du fils qui, se souvenant des mots de sa mère, « être heureux au-delà du malheur, parce que la vie est là, en soi », réfléchit à son nouveau statut de père. Séparé de sa mère par un exil imposé par son père, Hervé Babel est déraciné de sa France et de sa langue et va passer deux années en Algérie auprès d’une famille qu’il ne connaît pas. Cette séparation est le traumatisme fondateur qui va pousser le personnage vers l’écriture et la lecture. Il déclare : « Lire m’a sauvé la vie. » Ce texte intimiste, voilé par l’altérité d’un personnage au nom évocateur – Hervé Babel –, est une déclaration d’amour à cette mère. L’absence est le moteur de la construction de l’homme, mais aussi l’acte de constitution de la vocation d’écriture du narrateur/auteur."

Librairie Au Poivre d’Âne - La Ciotat, librairies Initailes (27 janvier 2009)







"Le narrateur de ce bref récit, Hervé Babel, a été séparé de sa mère en très bas âge pendant deux longues années par un père tyrannique qui l’a envoyé en Algérie. Douleur irréparable. C’est sans doute pour cela qu’il est devenu écrivain - la littérature est une femme, la langue est une mère -, et qu’à l’heure de devenir père à son tour il décide de fuir pour écrire ce livre, retrouver les sensations oubliées de cet été 1978 où il fut pris en photo avec celle qui est à jamais la femme de sa vie. C’est un étrange et beau « Livre de ma mère » que ce Rêve 78, où se mêlent l’évocation du lien maternel et le recours nécessaire à l’écriture : « L’écriture annule l’absence, nourrit la cicatrice de sa peau de langage, résonne dans le vide pour lui procurer la substance d’une âme."

Par Bernard Fauconnier, Le magazine littéraire (janvier 2009)







"Né à St Etienne, Hafid Aggoune est l’auteur de trois romans. Le dernier, Premières heures au paradis, a paru en 2008.
Court roman, très court, trop court (?), Rêve 78 commence par la présentation d’Hervé Babel. Il a trente-quatre ans demain et sera bientôt père. L’espace d’un livre, il découvre pour la première fois l’océan Pacifique et surtout, il contemple une photographie. Cette photo représente une femme et un petit garçon. Cette belle jeune femme qui sourit, c’est sa mère, ce petit garçon, c’est lui, à 8 ans. C’est lui et ce n’est pas lui. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Qu’est-il advenu de ce petit bonhomme ? De cette femme ? Pourquoi, alors que le narrateur s’apprête à devenir père, alors qu’il possède ce cliché depuis des années, pourquoi tous ces souvenirs rejaillissent ?
Et puis, l’homme raconte. Tout petit, son père l’a séparé de sa mère pour le placer dans sa famille en Algérie, pendant deux ans. Là-bas, ils parlaient une autre langue. Là-bas, d’autres bras le serraient.
Hafid Aggoune dit l’absence, la douleur atroce de l’absence, le bonheur des retrouvailles, la découverte de cette mère qui était devenue une étrangère, les cassures, les blessures.
Rêve 78 est une introspection nécessaire et impudique, tendre, brûlante et nostalgique. Un très beau livre assurément."

Par Cali Rise, impudique.net







"A la veille de devenir père, Hervé Babel tombe sur une photo de lui enfant avec sa mère. L'espace d'un livre, il s'arrête sur ce cliché de l'été 1978 qui marqua leurs retrouvailles. Petit, il fut en effet arraché à elle par un père autoritaire qui l'envoya deux ans en Algérie. La cicatrice ne se referma pas. La littérature fut sa planche de salut. Un court texte bouleversant où l'intime rejoint l'universel. Dans une prose limpide et épurée, Hafid Aggoune dépeint en effet la naissance d'un écrivain."

Nouvel Observateur, 29 janvier 2009



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